Pour arriver à un niveau de performance optimal, l’athlète a besoin d’une périodisation, cette dernière impliquant idéalement un phénomène que l’on nomme la surcompensation.
Bien entendu, un des objectifs à l’entraînement est de dépasser la capacité actuelle de l’athlète...de lui donner une plus grande charge de travail que celle à laquelle son corps s’est adapté. C’est ce qu’on appelle une surcharge.
Étant donné que l’entraînement est une forme de stress physiologique qui perturbe l’équilibre du corps, des mécanismes se mettent en place après l’entraînement pour retrouver cet équilibre et éventuellement rendre la tâche plus facile.
Pour continuer à progresser, il devient impératif au fil du temps de jouer avec certains paramètres pour recréer un stress physiologique et sortir le corps de sa zone de confort.
La surcompensation est donc un phénomène ciblant l’augmentation intentionnelle des paramètres d’entraînement, et ce, au-delà du niveau initial de l’athlète. Durant une courte période de temps, la performance de l’athlète est diminuée, car l’équilibre du corps est perturbé. Cette phase doit être suivie d’une période de récupération importante (quelques jours, semaines) afin de stimuler des adaptations physiologiques spécifiques à l’entraînement induit et dépasser le niveau actuel de l’athlète. Par contre, sans déborder du sujet, sachez que la période de récupération…qu’on appelle généralement un deload…n’est pas une période sans entraînement.
Par contre, si la surcompensation est menée à l’extrême, elle peut potentiellement devenir non-fonctionnelle (aucune amélioration) et même entraîner l’athlète dans le surentraînement.
L’entraînement excessif englobe tout ce qui surpasse les paramètres nécessaires pour atteindre une performance optimale. Il correspond par exemple à un volume trop élevé, une intensité trop marquée...ou les deux. Il n’apporte pas plus de bénéfices qu’un entraînement mieux adapté (intensité et volume bien gérés) et peut potentiellement mener à des effets négatifs (baisse de la performance, blessures, problèmes de santé). En powerlifting, la fréquence des levers est également importante à surveiller.
Évidemment, de la fatigue suite à un ou des entraînements intenses est normale (et même souhaitable) et disparaît généralement en quelques jours avec une bonne récupération, un sommeil approprié et une nutrition adéquate.
Toutefois, pour qu’une planification devienne efficace, elle doit permettre à l’athlète de récupérer du stress induit par l’entraînement, mais également par tout ce qui entoure son sport, que ce soit l’alimentation, le sommeil, le nombre de compétitions, la vie sociale, les études, le travail ou la famille.
Finalement le surentraînement survient lorsque le niveau d’adaptation de l’athlète est dépassé et que ça engendre une baisse de ses performances et des conséquences physiologiques et psychologiques à long terme. Ce dernier mot est important!
Généralement, la baisse de performance induite par la surcompensation requiert un maximum de 2 voire 3 semaines de récupération pour que les adaptations physiologiques prennent place, que la fatigue diminue et que la performance augmente à un niveau supérieur.
La durée de la baisse de performance et de la fatigue est donc majoritairement ce qui distingue la surcompensation du surentraînement. C’est généralement au-delà de ces trois semaines que l’on peut commencer à envisager le surentraînement. Ceci dit, il est souvent déjà trop tard au moment de s’en rendre compte. La ligne est donc très mince entre surentraînement et surcompensation.
La baisse soudaine et prolongée de la performance et des fonctions physiologiques induite par le surentraînement ne disparaît malheureusement pas en quelques jours, et ce, malgré du repos et une nutrition adaptée. La personne est également affectée au plan psychologique et au plan émotionnel. Les symptômes liés au surentraînement correspondent à ce que l’on nomme : le syndrome du surentraînement.
Parmi les symptômes, on peut envisager un changement d’appétit, une perte de poids, des problèmes de sommeil, de la nervosité et de l’irritabilité, une baisse de la motivation, une baisse de la concentration, des émotions dépressives et une diminution du plaisir, entre autres. Le syndrome du surentraînement peut prendre plus d’un mois voire plusieurs mois à se rétablir.
Par contre, sachez qu’il est encore très difficile d’étudier le syndrome du surentraînement et que ce terme se retrouve souvent utilisé à tort…peut-être même parfois comme excuse!
En résumé, retenez que :
De la fatigue est normale et souhaitable suite à un entraînement.
La surcompensation correspond à l’augmentation intentionnelle de certains paramètres d’entraînement pour générer un stress physiologique suivi d’une période de récupération allant de 1 à 3 semaines dans le but de générer des adaptations supérieures au niveau initial de l’athlète.
Mal gérée, la surcompensation peut devenir non-fonctionnelle ou même mener au surentraînement.
Le surentraînement correspond à plusieurs symptômes dont la baisse de performance, et ce, malgré plus d’un mois de récupération. Il a des conséquences sur plusieurs sphères de la vie d’un athlète et il est souvent déjà trop tard lorsqu'on s’en rend compte.
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